Capter les fumées de soudage, coupage et meulage
Les fumées de soudage sont composées de nanoparticules de métaux et d’un mélange de gaz. Selon la taille de ces particules, elles peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires. Elle peuvent également rejoindre le sang et d’autres organes comme le cerveau, et provoquer de nombreuses maladies graves.
En France, 528 000 travailleurs* sont exposés aux fumées de soudage chaque année. Malgré les risques, tous les ateliers ne sont pas équipés de solutions dédiées à la protection des travailleurs. Un paradoxe avec la pénurie de soudeurs que connaît le secteur du soudage.
Préserver la santé des opérateurs et capter les fumées de soudage permet alors de répondre aux difficultés de recrutement et d’attirer les meilleurs talents. Pour qu’elle soit des plus efficace, l’aspiration des fumées de soudage doit s’effectuer au plus proche du point d’émission.
La dangerosité des fumées de soudage sur la santé des soudeurs
En 2017, le CIRC** a classé les fumées de soudage dans la catégorie 1 – l’agent est cancérogène pour l’homme, et en 2018, elles ont été reconnues responsables de l’augmentation des cancers du poumon chez les soudeurs.
L’institut de soudure a également mené une étude* qui présente la quantité de particules de fumées de soudage moyenne dans le masque d’un soudeur sans aspiration et un autre avec aspiration. Dans le premier cas, le masque contient 1 mg/h de particules, et dans le second cas 0,005 mg/h. La différence est importante, car elle est divisée par 200 avec aspiration.
À savoir que le procédé de soudage, le diamètre du métal d’apport, sa composition, le débit et la composition du gaz de protection, la présence de revêtements (contenant du zinc, du plomb, du cadmium, etc.) ou de contaminants sur le métal de base (salissure, traces de solvants, graisses, etc.), sont autant d’éléments à prendre en compte pour estimer la hauteur du danger auquel sont exposés les travailleurs dans un atelier où l’on soude. On estime ainsi que 95 % des constituants des fumées de soudage proviennent des produits d’apport, et moins de 5 % du matériau de base.
Les critères de dangerosité des fumées de soudage et comment s'en prémunir.
- La composition du mélange gaz/particules,
- La concentration des éléments,
- La durée d’exposition,
- La volatilité et la taille des particules.
Pour protéger les opérateurs de façon optimale, la CARSAT préconise le captage à la source (haute dépression). Il s’agit du système le plus efficace. En effet, il permet d’éviter la dilution des fumées de soudage dans l’air ambiant et réduit par conséquent l’exposition prolongée des soudeurs à ces fumées.
En complément d’un outil aspirant, l’utilisation d’une cagoule ventilée ou d’un système de ventilation générale est recommandée.
Les équipements d’aspiration que l’on peut utiliser sont les suivants (par ordre de recommandation des CARSAT) :
- Torche aspirante MIG/MAG et TIG : l’aspiration des fumées de soudage est directement intégrée à l’outil de travail. Les fumées sont captées au plus proche de la source d’émission.
- Gabarits aspirants : pour assurer une bonne efficacité, la distance entre points de captage et points d’émissions doit être inférieure à 10 cm.
- Bras aspirant avec capteur laminaire : pour le travail de pièces de petite taille à postes fixes.
- Table aspirante : pour les procédés de soudage, coupage et meulage de petites pièces sur poste fixe.
- Cabine de soudage (également appelé(e) mur aspirant ou box laminaire ) avec extraction par le haut ou l’arrière.
- Hotte aspirante pour robot : réservées aux lignes automatisées de soudage sans opérateur.
ZOOM sur les outils aspirants
La torche aspirante et le capteur laminaire haute dépression sont les outils à privilégier, car ils permettent de capter les fumées au plus proche du point d’émission. Mais, pour que la solution soit efficace et complète, l’outil aspirant doit être couplé à un dispositif de traitement des fumées de soudage type centrale aspirante, ou groupe aspirant.
En France, les émanations doivent être traitées et rejetées en extérieur. Le recyclage intérieur est autorisé mais reste néanmoins un système peu recommandé. En effet, les fumées de soudage contiennent des gaz cancérogènes impossibles à filtrer et dont l’accumulation dans l’espace de travail doit être évité.
Exigences de la CARSAT :
Aussi, selon la solution de captage choisie et pour assurer une bonne efficacité de captage des fumées, il faudra retenir que la CARSAT exige les vitesses d’aspiration suivantes :
- Torches aspirantes : Vitesse induite au point d’émission supérieure à 0,25 m/s avec une longueur de fil sorti égale à 20 mm.
- Gabarits aspirants : Vitesses d’air homogènes de 0,5 m/s au point d’émission le plus éloigné. Pour le soudage TIG, la vitesse peut être diminuée à 0.3 m/s.
- Tables aspirantes : Débit devant être calculé et réparti pour assurer une vitesse d’air de 0,5 m/s dans la zone de soudage.
- Bras aspirants : Vitesse de captage au point d’émission toujours supérieure à 0,5 m/s. Débit d’extraction exigé en haute dépression : 150 à 300 m3/h.
Ainsi, si vous souhaitez préserver la santé de vos salariés, l’installation d’un dispositif d’aspiration des fumées de soudage est indispensable. Le marché de l’aspiration présente une grande diversité des solutions. De plus, les techniques de captage ne cessent d’évoluer. Ainsi, chaque atelier est en mesure d’accueillir un système aspirant en fonction de ses besoins et de son activité.
BONNEFON SOUDURE commercialise les produits ENGMAR, une marque spécialisée dans l’aspiration des fumées de soudage clé-en-main. Nos spécialistes se déplacent dans vos ateliers pour vous préconiser une solution sur mesure, adaptée à vos besoins et votre cahier des charges.
*Selon l’enquête Sumer 2017 ; Cela représente environ 2 % des salariés français. Ce chiffre concerne les professions exerçant une activité de soudage quotidienne, mais aussi occasionnelle, ainsi que toutes les autres personnes qui travaillent à proximité des soudeurs.
**SOURCE – CIRC : Centre international de recherche sur le cancer